Presentació

Baraka és una paraula d’origen àrab que significa alè vital, pura energia de vida, gràcia divina. Es diu que hi ha llocs amb una baraka especial. Entre ells, la música. La música és la bellesa l’allò més primordial que nia en nosaltres. En el batec del cor hi ha el ritme. En la respiració, la melodia. I en la relació amb tot allò que ens envolta, l’harmonia.

La música, com el perfum, és presència intangible. Entrar en ella és entrar en un espai preciós en què allò que és subtil pren cos, i on allò que és tangible esdevé subtil. Segons Mowlânâ Rûmî, la música, com el perfum, ens fa comprendre que vivim exiliats en aquest món, i alhora ens recorda allò que sabem i no obstant hem oblidat: el camí de retorn vers el nostre origen, vers casa nostra.

Habitar aquest espai preciós no pot fer-se només des de la raó. Aquest coneixement delicat i potent ha de ser degustat, encarnat, i per això Mowlânâ va ballar i va ballar, i va girar i girar i girar. D’aquest espai preciós de presència intangible és del què ens parlen els autors reunits en aquest blog. En un món com el que ens ha tocat viure, en què tantes velles estructures inservibles s’enfonsen, és responsabilitat de cadascú de nosaltres agafar-nos fort a aquells qui ens han indicat el camí, intentar comprendre´n els indicis, descobrir-ne les petjades ... i començar a girar.

Sigueu més que benvinguts a Baraka,

Lili Castella

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dilluns, 21 de març del 2016

Celebració de l'Any Nou persa


¡Nowrûz-tân pîrûz!
¡Sâl-é now mobârak!




  
Le vert printemps est venu, la miséricorde s’est répandue,
Le lys est devenu pareil au glaive bien trempé de ‘Alî.
Les parcelles de terre ont été fécondées par le ciel ;
Neuf mois sont passés ; c’est pourquoi celle qui était grosse est devenue agitée.
La fleur de grenadier s’est épanouie, le ruisseau ressemble à une cotte de mailles.
La campagne est fleurie de violettes, la montagne couverte de tulipes.
Le bourgeon a ouvert ses lèvres, c’est le moment du baiser.
Le cyprès a étendu ses bras, c’est le moment d’enlacer.
Quand la roseraie du ciel a vu le jardin du cœur,
Il s’est caché sous un nuage, il s’est humilié, confus.
L’épine pleurait, disant : « o toi qui caches les défauts des créatures ! »
Sa prière a été exaucée, elle a pris un visage de rose.
Le roi du printemps a ceint sa taille pour s’excuser.
Chaque arbre et chaque branche ont été couronnés par lui.
Chaque bout de bois a revêtu le faste d’une fête seigneuriale.
Si dans les mains de Moïse un bâton s’est transformé en serpent,
De nouveau les victimes de l’hiver ont ressuscité,
Afin que celui qui nie la Résurrection soit jugé indigne de créance,
Les Compagnons-de-la-caverne du jardin se sont réveillés de leur sommeil,
Puisque la grâce divine qui octroie l’Esprit est devenue Compagnon de la Caverne.
O vous qui êtes ressuscités » où étiez-vous pendant l’hiver ?
En ce lieu où, chaque soir, ces sens et cet esprit prennent leur essor.
En ce lieu où, chaque soir, se fixent le regard et l’attente.
La lune était un croissant, elle a cheminé dans cette direction,
Elle est devenue pleine, lumineuse, et a été le flambeau du royaume.
Les cinq sens apparents et les cinq autres cachés
Sont devenus boiteux et las, mais l’aube s’est enfuie comme un coursier rapide.
Tais-toi ; cesse de mesurer du vent,
Car par le vent des paroles le chemin de la vision est couvert de poussière.

Mowlânâ Rûmî (m. 1273)

Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî, Odes mystiques, traducció d' Eva de Vitray-Meyerovitch i Mohammad Mokri, Éditions du Seuil, Paris, 1973, pp. 336-337.